Ton anniversaireVoilà donc ton anniversaire
J'ai cherché un chemin tortueux pour m'y soustraire
Dans un temps imparti
Et si les heures tournent, les secondes aussi
Dans ta boîte aux lettres
Toute l'énergie que j'ai pu mettre
Vide que je suis maintenant
Fatigué d'écrire pour l'instant
Implorant ce facteur
D'être enfin à l'heure
J'ai essayé en mélangeant les pinceaux
De t'immortaliser sur un tableau
Le résultat était peu convainquant
Voir très insuffisant
Vain !! Si tu vois ce que j'en dits
Juges-en par mes écrits
Cette lettre n'arrivera jamais, à présent
Ou alors dans cent cinquante ans
Une bouteille à la mer, perdu dans les océans
Qui vogue au gré des courants
Des heures perdues à te confectionner
Un bijou, un trésor, dans un simple courrier
J'avais fait le tour de ces gestes romantiques
Sans nullement innover d'un quantique
J'avais pensé écrire sur les bus, ton prénom
Qu'ils sillonnent dans tes environs
Je m'étais mis à la recherche du plus grand monument
Quelque chose d'immense et d'imposant
Pour en faire la feuille blanche de ce poème
Un édifice pas comme les autres, à lui tout seul un thème.
Un symbole de notre amour
Tortueux, long à bâtir, mais indestructible toujours
Interminable et visible du ciel
Que Dieu nous surveille
Alors devine ?
J'ai pensé évidemment à la muraille de Chine.
Aussi grande qu'un continent
Inaltérable avec le temps.
Je me suis rabattu sur les grands classiques
La lune, métaphore des plus antique
Je voulais installer des réflecteurs blancs
En forme de "je t'aime", un rêve d'enfant
Quand de la nuit, les douces lettres
Viendraient à apparaitre
Faire de cet astre, la dentelle.
L'idée était si belle.
J'ai ouvert "Paint", choisi l'image
Dessinant au crayon noir ce pâle mirage
J'ai voulu faire ce petit pas pour l'homme
M'imaginant autre, qu'un petit bonhomme
Et planter là, au vent, mes souhaits sur une voile
Dompter pour toi, l'innaccessible étoile
Je n'ai eu cette opportunité
Me voilà bien avancé, entre rêves et réalité
De t'offrir ce petit montage
Dans ce scaphandre ridicule, d'un autre âge.
Je suis passé bien à côté
De ton anniversaire, de vingt années
Mon étendard orphelin
Perdu sur un désert lointain.
J'ai pensé faire un de ces discours enfiévrés
Que jamais personne n'oublierait
Des mots qui parleraient de notre rêve
Un rêve différent, par toute la sève
Qui coule dans mes veines
Malheureusement, mes idées n'ont été que peine
De n'être à la hauteur
De ce trop plein de coeur
Que je voulais t'offrir
Cette lettre, qui n'a voulue parvenir
Trente-trois pages de néant
Qui tiennent entre les mains d'un postier négligeant
Je t'aime
Et j'aurais tant voulu...
Ce que je saigne
De cet anniversaire que tu n'as pas eu...
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